Cet hiver, la Terrasse espace d’art poursuit son exploration de l’éthique du care.
Sculpture, installation, photographie, vidéo, écriture, … : si la pratique artistique de Rodolphe Huguet est multiple, sa cohérence réside dans le soin qu’il apporte à la relation au contexte. Au contact des habitant·es, de l’histoire culturelle d’un territoire donné, il croise art, artisanat et fonction sociale en préservant le piquant de l’humour et le sérieux d’une démarche concertée.
C’est en arpenteur infatigable que l’artiste installe son atelier nomade, toujours à l’affût des signaux faibles que renvoie la société. Et c’est en détournant les objets du quotidien, en mettant à contribution les personnes qui gravitent autour de ses projets (entre autres les habitants des quartiers pauvres à Delhi, les marchands du souk de Fès, les extracteurs de pierres précieuses au Brésil, …) qu’il parvient à se faire le chroniqueur d’un monde abîmé par les inégalités croissantes.
Si Rodolphe Huguet dresse un tableau sombre du paysage contemporain, il ne s’interdit surtout pas d’être facétieux, tant que ses œuvres produisent des ricochets et que son propos préserve l’essence de sa démarche : l’attention qu’il porte aux autres et peut-être encore plus à ceux que l’on n’entend pas.
Kit à l’usage des Sans-abris. Comment rendre visible celles et ceux que la société a rendu invisible ? C’est la question que Rodolphe Huguet s’est posée lorsqu’il a répondu à l’invitation de La Terrasse.
Pour La Terrasse, Rodolphe Huguet construit une proposition artistique qui révèle la réalité crue du déclassement social tout en soutenant la possibilité d’un sursaut commun.
Aux côtés d’associations, de lycéen·es et d’habitant·es, avec des personnes précaires, il réalise un « kit » à l’usage des Sans-abris: sac-cabas, couvertures chaudes, verres pour quémander quelques pièces. Tous floqués d’un slogan qui se joue malicieusement des codes de la publicité : « Ma vie n’a plus de batteries » ; « Dessinez-moi un toit, svp » ; « La précarité est une pandémie sans frontières »; « La raison ne fait plus crédit. Merci » ; « Mes journées sont un marathon sans pognon » ; etc…
D’autres rendez-vous viendront alimenter l’exposition. A suivre sur les différents réseaux sociaux de La Terrasse.